Les profils

L’histoire de Helen

« Je m’appelle Helen. Je suis mère monoparentale de magnifiques garçons âgés de 4, 11 et 13 ans. Ils sont tout pour moi et, bien que je doive parfois avoir les nerfs solides, je ne peux vivre sans eux.

« Je suis originaire du Botswana. Ma mère est arrivée au Canada en tant que réfugiée en 2007 et s’est affairée à nous parrainer, ma sœur et moi. Ce fut un long processus; je suis arrivée au Canada en 2012. J’avais déjà eu mes deux aînés, qui étaient jeunes à l’époque.

« Bien que je fusse reconnaissante d’être au Canada, mes garçons et moi vivions dans un hôtel du coin. Je faisais ma lessive dans le bain, et ne pouvais pas cuisiner. Nous mangions dans des restaurants-minute la plupart du temps et c’était dispendieux. Ce n’était pas sain pour mes garçons grandissants.

« Nous sommes éventuellement emménagés dans un logis de Logement communautaire d’Ottawa du secteur Caldwell. J’ai suivi des cours d’anglais langue seconde (ALS) et poursuivi des études pour devenir préposée aux bénéficiaires (PAB). En raison des coûts élevés de la vie et des services de garde, j’ai visité le dépôt de vêtements et la banque d’alimentation du Centre familial Caldwell pour subvenir à mes besoins et à ceux de mes enfants. Grâce à la générosité de gens comme vous, la malbouffe était devenue chose de notre passé et je pouvais cuisiner des aliments sains pour ma famille.

« J’ai malheureusement dû quitter mon emploi de PAB en raison de problèmes de santé. Je suis actuellement au chômage, et à la recherche d’un emploi. Je tire constamment parti du Programme d’accès aux ordinateurs du Centre familial, même si je possède un petit ordinateur d’occasion. Les enfants en ont besoin pour effectuer leurs travaux scolaires.

« J’aimerais retourner à l’école pour devenir éducatrice de la petite enfance. Entre-temps, je donne en retour en faisant du bénévolat auprès du Centre familial Caldwell. »

L’histoire d’Angelina

Angelina a grandi au sein d’une famille bourgeoise de sept enfants. Malheureusement, sa mère est décédée lorsqu’elle avait 2 ans, et sa sœur aînée a décroché de l’école, sacrifiant ses chances d’accéder à l’enseignement supérieur, pour aider leur père.

Après avoir obtenu diplôme d’études postsecondaires en économie et en études sociales dans son pays natal, Angelina a fait ses valises et suivi son mari au Canada. Elle ne parlait pas très bien anglais à son arrivée, et s’est inscrite à des cours au Collège Algonquin pour s’améliorer.

Lorsque son mari l’a quitté, Angelina a suivi des cours en éducation à la petite enfance au Collège Algonquin et décroché un emploi au sein du conseil scolaire local.

Un jour, elle s’est brisé une jambe; elle a dû cesser de travailler, car on lui a ancré plusieurs broches dans les os pendant son opération. Elle se retrouvait sans revenu et incapable de marcher. Le Centre familial Caldwell est venu à son secours en lui livrant de la nourriture à son domicile.

Une fois rétablie, Angelina a fait du bénévolat au Centre familial et a tiré parti du programme d’accès aux ordinateurs pour rédiger son curriculum vitae et postuler des emplois.

« Je n’ai que des choses merveilleuses à dire à propos du personnel dévoué du Centre familial. Il m’a aidé à rédiger mon curriculum vitae, à faire de la recherche d’emploi et à remplir des formulaires en ligne, dit Angelina. Il s’occupe des gens et prend le temps de les aider à se retrouver dans les différents systèmes de recherche d’un logement abordable, de demande de prestations ou de recherche d’emploi. »

Depuis, Angelina a décroché un emploi temporaire pour subvenir à ses besoins et poursuivre ses études en ligne. Elle rêve d’ouvrir une petite garderie sans but lucratif pour les parents à faible revenu qui doivent travailler pendant la journée.

L’histoire de Sadia

Originaires du Bangladesh, Sadia* et son fils, Rafi* – âgé de 11 ans et peut-être le jeune homme le plus courageux que je connaisse – sont chanceux d’être en vie aujourd’hui.

Sadia, forcée de marier un policier de sa ville immédiatement après le secondaire, n’avait pas le droit de poursuivre des études de niveau supérieur ni de travailler hors de la maison. Lorsque Rafi avait huit ans, son père a trouvé une autre femme et demandé un divorce de Sadia qui, à l’époque était incapable de subvenir à ses besoins et encore moins à ceux de son fils. Elle a refusé et son mari s’est mis à la frapper. Comme son mari avait emprunté de l’argent de sa famille, Sadia a tenté de conclure une entente avec lui – repayer l’argent emprunté contre un divorce – mais la situation n’a que dégénérée. Malheureusement, elle ne pouvait pas porter plainte, car le corps de police a beaucoup de pouvoir au Bangladesh, et son mari en faisait partie.

À l’âge de neuf ans, Rafi ne supportait plus de voir sa mère battue. Il a ramassé un bâton et frappé son père pour la défendre. Malheureusement, son père était plus grand et plus fort que lui; il a agrippé le bâton et battu Rafi et Sadia. Cette nuit-là, les deux agressés ont pu sortir en cachette de la maison et obtenir l’aide d’un médecin qu’ils connaissaient; ils ne pouvaient se rendre à l’hôpital, car le père allait le découvrir rapidement. Avec l’aide de membres diplomates de la famille, Rafi et Sadia ont pu résider temporairement dans un hôtel diplomatique avant de quitter le pays et le duo, avec le peu d’argent emprunté des membres de sa famille, a traversé plusieurs pays avant de s’établir au Canada.

Rafi, qui avait appris un peu d’anglais au Bangladesh, le parle à présent couramment et agit souvent à titre d’interprète pour sa mère. Sadia suit des cours d’anglais les matins, et fait du bénévolat au Centre familial Caldwell en après-midi pour redonner à sa communauté tout en améliorant ses compétences linguistiques et en raffermissant sa confiance en elle. Elle peut ainsi obtenir des références canadiennes qui lui permettront de décrocher un emploi.

Bien qu’il soit impossible de changer le passé de Rafi ou d’annuler ce qui lui est arrivé, vous pouvez lui promettre un meilleur avenir en l’aidant à participer à un programme parascolaire, à obtenir des aliments nutritifs de la banque d’alimentation et des programmes de repas, ainsi qu’à participer au programme de collation après l’école.

Rafi et Sadia ne sont que deux des nombreuses personnes auxquelles vous venez en aide en nous appuyant de façon continue. Lorsque j’ai demandé à Rafi quelle profession il souhaitait exercer lorsqu’il serait grand, il m’a dit qu’il voulait être diplomate ou travailler dans le secteur de l’immigration pour aider des gens comme sa mère et lui, lorsqu’ils en avaient le plus besoin. Je suis certaine que dans 15 ou 20 ans, les choses iront très bien pour lui. Pour l’instant, nous continuons de l’aider, lui et sa mère, à aller de l’avant.

L’histoire de Belyse

Belyse, originaire du Burundi – un petit pays d’Afrique ayant pour langues officielles le français et le kirundi – vient d’une bonne famille de six enfants. Son père est décédé lorsqu’elle n’avait que huit ans et elle s’est souvent demandé en son absence comment d’autres enfants dans de telles circonstances se sentent. Belyse a toujours su qu’elle voulait aider des orphelins, et son altruisme n’a fait que grandir depuis.

Belyse était plus chanceuse que d’autres : son père avait bien planifié leurs finances avant son décès, et la famille possédait une maison où vivre heureuse et en bonne santé. Sa mère s’est assurée que chaque enfant puisse poursuivre ses études de niveau supérieur.

Belyse a rencontré son mari lors d’une rencontre du groupe des jeunes de l’église. Ils étudiaient tous les deux en droit et sont devenus avocats. Elle a rédigé une thèse sur l’adoption internationale, ainsi que sur les droits et le bien-être des enfants; son mari, lui, est devenu un expert en droit de l’homme.

En 2015, une guerre civile a éclaté au Burundi, ce qui a mis leur vie en danger, notamment en raison de leur ethnie, de leur opinion politique et du travail de son mari dans le domaine des droits de la personne. Ils ont dû quitter le pays à tout jamais. Après avoir traversé le Rwanda et les États-Unis – séjours qui ont rapidement épuisé leurs économies – ils se sont rendus au Canada, où ils ont obtenu le statut de réfugié. Les deux démunis ont pris un nouveau départ, même si leurs titres de compétence n’étaient pas reconnus au Canada et qu’ils ont été au chômage pendant un bon moment.

Belyse et son mari ont maintenant deux jeunes enfants. La petite famille à faible revenu a découvert le Centre familial Caldwell, car elle avait besoin de couches et de fournitures pour les enfants, ainsi que de la nourriture de la banque d’alimentation. À l’époque, l’avenir ne semblait pas si brillant, mais la gentillesse et le soutien des employés du Centre familial Caldwell leur ont redonné confiance.

Les employés du Centre familial ont aussi encouragé Belyse à faire des études dans le domaine du travail social, qui souhaitait redonner à sa communauté si accueillante et généreuse depuis son arrivée. Pour ce faire, elle a dû acquérir de l’expérience dans le domaine et améliorer ses compétences en anglais. Belyse a choisi d’améliorer ses compétences en faisant du bénévolat au dépôt pour bébé et à la joujouthèque du Centre familial Caldwell. Le programme parascolaire du Centre lui a offert un emploi à temps partiel qui lui permet de pratiquer son anglais.

Lorsque son mari a décroché un emploi à temps partiel, la famille n’avait plus autant besoin des services de la banque d’alimentation, et était heureuse d’avoir pu compter sur ses services. Grâce au soutien de plusieurs personnes et organisations des plus généreuses, le Centre familial Caldwell a pu aider Belyse et sa famille lorsqu’elles en avaient le plus besoin. Grâce au Centre, « ma famille et moi avons pu surmonter de très mauvais moments. Nous espérons pouvoir redonner une fois que nous nous serons installés dans notre nouveau pays. »

L’histoire de Lisa

Lisa* est devenue grand-mère à l’âge de 36 ans, moment où elle élevait seule deux adolescents avec peu d’argent. Sa fille de 16 ans a décroché de l’école jusqu’à la naissance de son fils.

Lisa a grandi dans le secteur Caldwell et rêvait d’un avenir plus prospère pour ses enfants. Elle a participé aux programmes parascolaires du Centre familial de sorte que sa mère monoparentale puisse travailler plus tard. Lisa aimait bien les excursions des camps d’été, où elle en apprenait davantage à propos de divers endroits.

Lisa a dû refaire sa vie lorsqu’elle a été rapidement placée en maison d’accueil à l’extérieur de la ville lorsqu’elle était enfant, et que ses frères et sœurs demeuraient en maison d’accueil à Ottawa. À l’âge de 14 ans, elle vivait dans de mauvaises circonstances. Elle a été transférée auprès d’une nouvelle famille d’accueil du quartier Caldwell à Ottawa.

À l’âge de 19 ans, Lisa donnait naissance à un garçon, et à l’âge de 20 ans, à une fille; leur père s’est retiré de leur vie.

Lisa travaille d’arrache-pied pour assurer le bien-être de ses enfants et a de la difficulté à mettre de la nourriture sur la table, à les vêtir et à entretenir leur intérêt à l’école. Elle souhaite faire tout ce qu’un parent responsable doit faire à mesure que sa famille grandit, et elle prend maintenant soin de son petit-fils pour que sa fille puisse terminer ses études secondaires.

Cette mère monoparentale à faible revenu dit qu’elle a « dû prendre des décisions difficiles pour mes adolescents. J’ai dû choisir entre de la nourriture pour la famille ou des couches pour mon petit-fils. Je prends mon déjeuner et mon dîner au Centre familial pour m’assurer que mes enfants puissent manger. Je vais au dépôt de bébé du centre pour obtenir de la nourriture pour bébé, des couches et le nécessaire pour joindre les deux bouts tous les mois. »

*Le nom des clients a été changé pour protéger l’anonymat de la famille.

L’histoire d’Oke

Je m’appelle Oke*. J’aimerais vous raconter mon histoire et vous expliquer comment le Centre familial Caldwell a aidé ma famille. 

Je suis née et j’ai grandi au Niger. J’ai un diplôme universitaire en sciences informatiques. J’avais un bon emploi de gestion auprès d’un organisme gouvernemental local, mais la situation s’est détériorée peu après la naissance de ma troisième fille. 

La naissance d’une autre fille, bien qu’un événement familial heureux, ne laissait pas place à des célébrations, car la famille de mon mari privilégie les garçons aux filles, opinion que mon mari ne partage pas avec elle. Mes beaux-parents harcèlent mon mari pour qu’il demande le divorce; selon eux, il devrait se marier à une femme qui pourra lui donner un garçon. Ils étaient aussi intransigeants sur le fait que nous devions faire circoncire nos filles (mutilation génitale des femmes ou MGF), une autre opinion que nous ne partagions pas, car nous connaissions des jeunes filles qui sont décédées à la suite d’une infection occasionnée par une telle chirurgie.

Mes beaux-parents ont poursuivi leurs efforts pendant huit ans; ils nous intimidaient et nous harcelaient. Ils m’ont même battue devant mes enfants lorsque mon mari n’était pas à la maison pour nous protéger. Mon mari a tout essayé pour mettre fin à la violence, mais il n’a pas réussi.

La situation était devenue insupportable. Mes enfants et moi sommes déménagés dans une autre ville. Malheureusement, le frère de mon mari nous a trouvé, et nous étions de nouveau intimidés et harcelés. Lorsqu’une de mes amies est venue me rendre visite (nous ne nous étions pas vues pendant un certain moment), je lui ai fait un câlin pour l’accueillir. Ce petit geste amical en temps normal a empiré la situation. La famille de mon mari m’a accusée d’être lesbienne, situation qui aurait pu me faire incarcérer à vie ou battre à mort dans les rues du Niger.

J’avais crainte pour mes filles, pour moi. Mon mari et moi avions décidé que nos filles et moi allions quitter le Niger pour nous établir au Canada. Malheureusement, mon mari n’a pas eu l’autorisation de venir s’établir ici, et a dû rester au Niger.

J’avais peu d’argent. Nous n’avions pas de logis abordable. Nous étions temporairement hébergés dans un hôtel. Nous n’avons pas pu apporter beaucoup de choses du Niger, et la chambre d’hôtel n’avait qu’un micro-ondes pour les repas. La situation n’était pas confortable pour Oke et ses trois adolescentes, mais elles étaient contentes d’être en sécurité. 

Une autre famille demeurant au même hôtel que m’a parlé des programmes et des services du Centre familial Caldwell. Je suis très reconnaissante du soutien du personnel; nous avons obtenu de la nourriture et des fournitures scolaires pour mes filles, puis trouvé des vêtements chauds au dépôt de vêtements.

Après avoir passé un peu de temps à l’hôtel, j’ai décroché un emploi à temps partiel et j’ai pu trouver un logement abordable. Je fais du bénévolat au Centre familial Caldwell pour redonner à ma communauté et aux gens qui se retrouvent dans des circonstances semblables. Je me réjouis à l’idée que mes deux plus jeunes, âgées de 9 et de 11 ans, ont pu se faire des amis et être actives cet été grâce au camp d’été du Centre familial Caldwell. Je suis heureuse que mon aînée, âgée de 13 ans déjà, ait pu faire du bénévolat pendant le camp d’été; cela lui a permis de raffermir sa confiance en elle et d’obtenir de l’expérience à ajouter à son curriculum vitae pour le moment où elle sera prête à décrocher un emploi rémunéré. 

Grâce à mon emploi à temps partiel, nous n’avons plus autant besoin des aliments et des fournitures du Centre familial Caldwell. Je suis actuellement des cours de français pour obtenir un emploi à temps plein pour mieux subvenir aux besoins de mes filles. Nous espérons que mon mari pourra se joindre à nous prochainement et décrocher un emploi valorisant.

Nous n’aurions pu y parvenir sans le soutien du Centre familial Caldwell. 

*Le nom de la cliente a été changé pour protéger l’anonymat de ses enfants.

Résidents de notre communauté

Helen Synek

Depuis de nombreuses années Helen Synek personnifie le Centre familial Caldwell et notre devise, « Pour les gens – avec les gens». En 2015, la Ville d’Ottawa a reconnu ce que nous avons toujours su.

Le maire Jim Watson et le conseiller du quartier Rivière Riley Brockington ont présenté le Prix de bâtisseur de la Ville à Helen en reconnaissance de 30 ans de travail au Centre familial Caldwell dans Carlington.

En 1954, Helen a quitté l’école à Youghal, Irlande, à 14 ans pour commencer à aider à soutenir sa famille en travaillant dans une usine de textile. Elle a immigré à Ottawa à 20. Elle n’a jamais oublié ses racines cols bleus et la solitude de passer à une ville beaucoup plus grande si loin de son pays d’origine. Son éducation, et les défis de la vie dans un nouveau pays, l’ont aidée à se faire des amis facilement et à faire preuve d’empathie pour les gens qui cherchent des services sociaux essentiels ainsi que la camaraderie au Centre familial Caldwell.

Elle continue à travailler dans le programme de jour au centre la plupart de la journée, mais aussi elle aide à la banque alimentaire du quartier et au programme des aînés. À presque 75 ans, elle n’a pas l’intention de prendre sa retraite, préférant rester occupée et active en aidant les centaines de personnes qui viennent au centre, et qu’elle embrasse comme des amis.

Le Centre familial Caldwell a présenté récemment un prix de service de 30 ans à Helen. Elle a dit à un journaliste du Ottawa Citizen: « La meilleure partie du travail est de voir les gens tous les jours et d’essayer de leur faire sentir important … et pas les utiliser pour vous faire sentir mieux »